dimanche 23 septembre 2012

Out of control



Des fois, je me dis que c’était trop beau pour être vrai. On a peut-être une étoile comme dit Philippe, mais moi je la trouve pas mal filante notre étoile. Elle passe, en un éclair, juste pour faire son agace, puis elle redisparaît. On ne sait jamais quand elle va passer ni même si elle repassera. C’est une étoile de merde moi je dis. Elle nous donne des faux espoirs de bonheur en espérant qu’on va tenir bon. Mais moi je commence à regretter. À regretter de m’être laissée berner. D’avoir fait confiance à cette maudite étoile. Parce que pour le peu de bonheur qu’elle nous accorde, la contrepartie de malheurs est immense comme l’univers. Moi, je ne pense pas qu’on puisse s’aimer en se détestant autant. Des fois, j’ai envie de lui arracher la tête pour qu’il ferme sa grande gueule. Je ne suis pas tombée amoureuse d’un connard. Mais l’homme que j’ai aimé au début n’existe plus que 14 secondes par semaine. Peut-être qu’en fait j’ai été trop aveugle pour me rendre compte qu’il était déjà comme ça au début. Peut-être que j’ai volontairement fermé les yeux en voulant à tout prix croire que le bonheur était avec lui. Mais maintenant, je pense que les gens avaient raison. J’étais allée voir un mec que je ne connaissais pas et je m’étais créé un fantasme autours de lui, l’idéalisant, l’élevant au rang d’un prince charmant qu’il n’a su être qu’une dizaine de jours. Après, je me suis accroché à ce rêve, à des souvenirs que je modifiais peut-être en comblant d’illusions mes trous de mémoire ponctuels. Mais la vérité, je crois désormais la savoir. Il m’avait prévenue, me dirait-il, qu’il n’était pas «fait» pour l’amour. En bonne tête de noeuds que je suis, je devrais n’en vouloir qu’à moi-même. Mais la haine que j’éprouve de m’être à ce point bercée d’illusions est toute dirigée contre lui. Je le hais désormais plus que je n’ai pu l’aimer. À quoi bon s’acharner? Parce que je n’ai rien d’autre. Tout ce qu’il me reste, c’est le pont sous lequel passe le train en haut de notre rue. L’autre soir, j’y suis allée et j’y ai pensé. Je ne l’ai pas fait parce que j’avais peur de la fin, mais aussi parce que je me suis dit que j’allais gâcher ma vie pour quelqu’un qui s’en foutait. Quand les lampadaires se sont éteints et que je me suis retrouvée prématurément plongée dans le noir, je me suis dit que le vrai noir, si le noir artificiel m’effrayait tant, devait être affreux. J’ai aussi songé à ce que je n’avais pas encore vécu. La première idée qui me soit venue fut celle de l’enfant dont je rêvais et que je n’avais toujours pas eu. C’est cette seule idée qui m’a fait rebrousser chemin, comme s’il m’attendait à la maison dans un espace-temps parallèle. J’ai toujours l’espoir qu’un petit bébé venant de nous, parce que je n’en voudrais un de personne d’autre, puisse me redonner confiance en la vie. Parce que je ne crois plus en lui. Il est trop différent de celui que j’aimais à Paris qui avait tant à coeur mon bien-être. L’homme avec qui je vis aujourd’hui ne pense plus qu’à lui. Et s’il pouvait ne serait-ce que m’octroyer l’amour dont j’ai tant besoin, j’aurais envie de prendre soin de lui également. Mais il ne sait parler que quand quelque chose ne lui plaît pas. Il ne me communique plus ses besoins, pensées et envies que dans une cadre de négativisme : pour se plaindre, pour me gronder, etc.. Jamais il ne sait être gentil lorsqu’il voudrait que je participe à notre vie, alors ne n’en ai plus envie. Il ne sait me faire que des reproches, jamais d’encouragements. 

Comment, dans une telle situation, pourrais-je arriver à éprouver de l’amour pour quelqu’un qui ne fait que me rabaisser au point de me faire sentir complètement inutile ? 

Je carbure à l’amour et aux attentions. 
Dans un climat hostile et froid, j’entre en hibernation. 
La souffrance m’empêche de fonctionner. 
Je deviens agressive si on essaie de me réveiller. 

Mais à quoi bon lui en parler ? 
Il ne saurait me répondre que par un : «Je me sens comme toi, tu ne me donnes pas d’amour non plus.» 

C’est une boucle sans fin. 
Une spirale infernale. 
Et je perds le contrôle...