mardi 11 octobre 2011

Existence éphémère


Il suffit de quelques mots échangés avec toi sur la ligne instable et grésillante qui relie ton portable au mien pour que j'aie de nouveau, pendant quelques secondes, l'impression d'exister. Je n'ai cette sensation fugace de vivre que lorsque je peux entendre le son de ta voix. Promets moi que tu me la laisseras entendre tous les jours de notre vie, je t'en supplie. J'ai besoin de ces insufflations pour arriver à respirer, de ces compressions pour que mon coeur continue de battre. Ta voix emplit mes oreilles de son comme l'air emplit mes poumons. Comprennent-ils, ne serait-ce qu'un minuscule petit bout de rien du tout, à quel point je t'aime, que je souffre et que j'ai besoin de toi? Le comprendront-ils un jour? Non. Jamais. Je meurs à petit feu pendant qu'ils ne voient rien, pendant qu'ils n'entendent rien, pendant qu'ils ne sentent rien. Si je pouvais seulement, ne serait-ce qu'un minuscule petit bout de seconde de rien du tout, leur transférer un infinitième (1/∞) de ma douleur, crois-tu qu'ils nous laisseraient nous aimer en paix? Pour toujours, mon amour? Mens-moi, je te le demande. Dis-moi que nous vivrons ensemble en décembre. Mens-moi, et dis-moi ensuite que ça ne fonctionnera pas, mais que tu m'aimes plus que tout. Mens-moi. Dis-moi que tu viendras et que tu resteras près de moi sans jamais plus partir loin de nous. Je voudrais être forte et tenir jusqu'à l'été. Te dire qu'il faut que tu tentes ce que tu as peur d'affronter et que j'arrive à faire la même chose de mon côté. Je voudrais être la plus forte des amoureuses du monde pour qu'on ne soit pas comme tous ces gens faibles qui arrêtent de s'aimer après quelques temps. Mais je suis faible, mon amour. Me pardonnes-tu? Moi, je te pardonnerai de m'avoir menti. Je te pardonnerai de m'avoir redonné espoir. Quand tu me diras que tu ne peux pas rester, le premier janvier, et que tu dois rentrer chez toi pour quelques mois, je te répondrai que je le savais déjà, mais que j'ai voulu croire. Ce sera ton tour de me pardonner d'avoir été une fausse naïve. D'avoir fait semblant de croire. Mais je préfère faire semblant de croire que de ne rien faire du tout. Je ne te demande que ça. Me redonner à croire. Et tu n'as qu'à me dire : «Ma chérie, je vivrai avec toi en décembre.» Ne promets pas, cependant. Parce qu'une promesse brisée fait plus mal au coeur qu'un mensonge. Je t'aime plus que tout, même si tout le monde s'en fout. Tu es l'homme de ma vie et que ceux qui n'y croient pas aillent se faire foutre. 

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