mardi 11 octobre 2011

L'attente



J'attends le train de la vie, te souviens-tu à quelle heure il passe? Je n'en peux plus d'attendre. D'attendre d'être à nouveau heureuse alors que, lorsque j'étais près de toi, j'avais et j'étais tout ce que je voulais avoir et être. Pour la première fois, j'ai eu l'impression d'exister, d'être à ma place dans ce monde complètement désaxé. Pour la première fois, j'ai connu le bonheur à tes côtés et j'en ai plus qu'assez d'attendre et de regarder les jours passer en essayant de survivre. Sur le pilote automatique, j'observe les heures et les minutes qui s'écoulent et déboulent en attendant ton retour. Ce décompte jusqu'au seizième jour de décembre m'obsède et mon poisson rouge, complètement perdu au milieu de ces notions mathématiques, me supplie d'arrêter de compter parce que je le rends cinglé. 

Je voudrais seulement que l'on puisse vivre notre rêve maintenant 
au lieu de rêver de vivre en attendant.  
                                                                                       

L'attente, à laquelle je semble être depuis toujours condamnée, pèse lourd sur mon petit coeur et mon poisson rouge est en train de péter littéralement les plombs. Il me menace de faire une fugue et de ne plus jamais revenir si je ne me relève pas; il me crie d'aller me faire soigner dans tes bras à coups de «Je t'aime», de «Ne t'en fais pas»  et de «Jamais tu ne me perdras». À l'étroit dans son petit bocal, il suffoque. 

Je suffoque. Pendant que les mauvaises pensées affamées de mon cerveau grignotent petit à petit les quelques miettes de bonheur que renferme encore mon petit coeur, le noir salit toutes mes couleurs et les entraîne dans le néant de l'oubli. J'oublie. J'oublie le son de ta voix dès la seconde où je ne l'entends plus. J'ai oublié la chaleur de ton corps et l'odeur de ta peau. J'ai oublié ce que veut dire être heureuse et je n'attends que toi pour me rappeler toutes ces sensations que procure le bonheur lorsqu'il est juste là, à l'intérieur de mon petit coeur. Il arrive encore qu'il fasse quelques bonds, lorsque, par exemple, je cite ton nom ou je me rappelle vaguement l'un ou l'autre de nos plus beaux moments. Ces deux semaines n'étaient pas assez, je sais. J'aurais voulu que ça ne s'arrête jamais. J'ai cru, à tort, que ça ne pouvait et que ça n'allait pas se terminer. Mais l'heure du départ a inévitablement sonné. Le 5 septembre 2011, je suis morte à nouveau. 

Depuis, mon corps et mon cerveau sont en veille, maintenus en vie naturellement par mon coeur qui ne bat que pour celui que j'aime/rai toujours. J'ai oublié comment vivre et j'aurais besoin de toi pour me rappeler comment on fait, tu veux bien? Réapprends-moi à respirer entre chacun de nos baisers. Réapprends-moi à me lever, chaque matin, le sourire aux lèvres en te voyant près de moi encore à moitié endormi. Réapprends-moi à marcher en me tenant par la main pour qu'on puisse découvrir le monde ensemble pas à pas. 

Je sais que je suis déprimante. Que je ne suis pas telle qu'il faudrait que je sois. Que je suis devenue négative, bien plus négative qu'avant. Mon coeur se noircit. Ma raison s'éclipse.  Mais, mon chéri, je te remercie d'être encore et toujours là. De continuellement, depuis le premier jour, chercher à ce que je sois bien, avec ou sans toi. Tu es exceptionnel, je ne te le répéterai jamais assez. En nous attendant, je n'ai qu'une seule certitude : je t'aime et je veux vivre avec toi pour toujours. 

Ne t'en fais pas, jamais tu ne me perdras. 

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